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Page:NRF 17.djvu/54

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48 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Podkolièssine. — Je n'y paraîtrai plus. (Il sort.)

Kotchkariov. — Va rejoindre ton vieil ami le diable ! (Il ouvre la porte et lui crie :) Imbécile !


Scène XVII

Kotchkariov (seul).
(Il arpente la scène en grande colère.)

A-t-on jamais vu un homme semblable ! Quel imbécile fini ! Et à vrai dire, moi aussi, je suis bon ! Dites, je vous prie, je vous prends à témoins : ne suis-je pas un benêt, un sot ? Pourquoi est-ce que je crie ? me dessèche la gorge ? Que m'est-il après tout ? Pas même parent ! Et que lui suis-je ? Sa bonne ? sa tante ? sa belle-mère ? sa commère ? Pourquoi diable me soucié-je de lui et ne me laissé-je aucun repos ? Ma foi, on ne sait même pas pourquoi ! Souvent on ne sait pas pourquoi les gens agissent. Ah, la canaille ! Quelle dégoûtante et sale tête ! Que je t'empoigne, je te flanque des chiquenaudes sur le nez, les oreilles, la bouche, les dents, partout ! (Furieux, il lance des chiquenaudes en Vair.) Et voilà qui est vexant : il est parti et se moque de tout ; ça lui glisse comme de l'eau sur une oie ! Voilà qui est insupportable ! Il va arriver chez lui, s'étendre et fumer tranquillement sa pipe. Quelle horrible créature ! On ne peut pas en imaginer une plus rebutante. Je vais le chercher, et le ramène exprès de force, le fainéant ! Je ne le laisserai pas esquiver. Je vais le ramener, le pleutre !


Scène XVIII

Agafia Tikhonovna.
(Elle entre.)

Mon cœur bat si fort qu'il est difficile d'en donner idée. Où que je me tourne, l'image d'Ivane Kouzmitch est devant moi.