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Page:NRF 17.djvu/57

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HYMÉNÉE ! 51

comme de prendre un fiacre et d'aller n'importe où !... C'est une tout autre obligation ; mais je n'ai pas le temps de vous l'exposer ; je te le dirai plus tard. Allons, Ivane Kouzmitch, embrasse ta fiancée ; tu le peux maintenant et tu le dois. (Agâfia Tîkhonovna baisse les yeux.) Ne vous troublez pas, mademoiselle ; il en doit être ainsi ; il faut qu'il vous embrasse !

Podkolièssine. — Non, mademoiselle, permettez... (Il l'embrasse et lui prend la main.) Quelle jolie main ! Pourquoi, mademoiselle, avez-vous une main si jolie ? Je veux que le mariage ait lieu tout de suite, mademoiselle, absolument tout de suite !

Agafia Tikhonovna. — Tout de suite, il me semble que c'est bien vite !

Podkolièssine. — Je ne veux pas vous entendre ! Je veux que la cérémonie ait lieu sur-le-champ.

Kotchkariov. — Bravo ! très bien ! Tu es un homme magnifique ! J'avoue que j'ai toujours attendu quelquechose de toi. Vous, mademoiselle, dépêchez-vous maintenant le plus possible de vous habiller. A dire vrai, j'ai déjà envoyé chercher la voiture et les invités. Ils se sont rendus directement à l'église. Votre robe de mariée, je le sais, est déjà prête.

Agafia Tikhonovna. — C'est vrai, elle l'est depuis longtemps. Je vais m'habiller en une minute.


Scène XX

Kotchkariov. Podkolièssine.

Podkolièssine. — Eh bien, frère, merci ! Maintenant je vois toute l'étendue du service que tu m'as rendu. Un père n'aurait pas fait pour moi ce que tu as fait. Je vois que tu as agi en ami. Merci, frère ! Je me rappellerai toute la vie le service que tu me rends. (Ému.) Le printemps prochain j'irai prier sur la tombe de ton père.