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Page:NRF 19.djvu/159

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ÉTUDE DE NU

��A Madame M. B.

Exploration ! La première fois que je te vis, je n'accueil- lis que les reflets qui se jouaient sur ton visage. Si j'avais avoué de quel lin fragile se reliaient alors nos regards, peut-être ne serais-tu jamais revenue... Le bavolet de ton chapeau était d'une faille cyclamen. Une broderie flottait sur ses bords. La soie vaporisait une clarté que les mailles éclaboussaient en étincelles. Des échanges s'opéraient entre ta pâleur et la soie. D'où l'imprécision de tes traits. Ta beauté se devinait. On n'eut osé l'affirmer. Captive entre les feux croisés des fards, des tissus lamés et des lampes voltaïques, tu te blessais de reflets. D'autres reflets te pan- saient. Des lanières d'arcs-en-ciel couraient en complexes spicas sur tes joues. Ajoutons tes lignes noyées dans un moutonnement de fourrures. Il y avait où s'irriter d'étreindre un nuage éphémère au lieu des contours désirés...

  • *

Découvertes ! Tu retiras ton chapeau. Vrai, tu changeas de visage. Ta physionomie vacilla sous d'inattendus reflets. J'eus du mal à m'orienter. Le bandeau de métal serrant ce soir-là tes cheveux, les triples mousselines de la lampe, dans un coin une veilleuse, douce paupière abaissée, songe ! Quels rayonnements, fondus ou scindés tour à tour au hasard de tes regards luisant comme un poignard, au

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