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Page:NRF 19.djvu/436

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434 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

nues nues nues, de nos grands yeux honnêtes nous regar- derons le père soleil en face !

« Och, dans un endroit impur ne parlons pas de choses essentielles et rédemptrices. J'ai hâte, véritablement, de quitter ces lieux civilisés. »

Elle observe Léon. Et sa face d'ivoire se creuse de fureurs.

« Ce petit homme vêtu a des postures particulièrement humbles et laides. Je méprise. Je déteste. Ah combien j'aime Sahib, mon étalon noir de Kattiawar ! »

D'une main.royale elle écarte le péplum. Elle desserre le bracelet de cuir qui fixe contre la cuisse un Waterman d'ivoire. Sondant les danseurs de ses paupières rapprochées, elle sabre des esquisses cubistes.

Elle sort et sa marche la révèle déesse.

Je crois que je suis amoureux de cette femme. Je pleure sur mon cœur mon pauvre cœur, mon cœur trop intel- ligent.

��*

  • *

��Rachel croise les jambes et conte à Thézou que ride la flétrissure Israélite :

— Bien sûr, chérie, le fils à David c'était Salomon. Il y avait un vrai pays juif dans ce temps, tu sais. Maman me racontait que le roi Salomon avait un palais rien de plus beau ; les portes étaient en or, diamants et tout. On était un grand pays. Chaque jour, les princes venaient des îles et des endroits du monde ; ils apportaient des cadeaux, des parfums pour le roi et pour les reines. Ils arrivaient sur des bêtes de ce temps-là, des chameaux, des éléphants et toutes sortes ; comme au cinéma, tu sais bien.

Et il y avait des types à la hauteur, ils étaient tellement pour la justice que tout le monde avait peur, je ne blague pas, tu sais. Jérémie, Moïse qu'ils s'appelaient. Ils parlaient et tous obéissaient, même les petites noceuses comme nous !

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