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Page:NRF 3.djvu/277

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LES "CHARLES BLANCHARD 267

Ce fut en fréquentant assidûment la ville et la campagne que Charles Blanchard finit par remar- quer, par classer leurs richesses. Il vit le soleil qui est si beau qu'on ne peut le regarder en face, le ciel qu'on ne peut atteindre et qui est au-dessus de tous les objets de la terre, les arbres à l'ombre des- quels on s'empresse d'aller s'asseoir, les prairies dont l'herbe est si douce que si elles n'étaient fermées par des barrières on s'y roulerait tout le jour. Il vit les oiseaux qui courent et volent encore plus loin que les enfants, les chiens qui vous sui- vent sans vous faire de mal, les chats qui montent sur les toits, les chevaux qui galopent avec une telle rapidité qu'on les attelle aux voitures pour aller plus vite.

Il fut heureux de faire partie d'un monde qui possédait de telles merveilles. Il vécut au milieu d'elles, ses pieds le transportaient de l'une à l'autre, son cœur battait à chacun de ses mouve- ments, et deux grands, deux beaux yeux bleus dans son visage avaient une telle flamme qu'ils semblaient posséder une vie particulière et dis- tincte de celle qu'on le voyait mener. Ils vous faisaient penser à deux amis qui en entraînent un troisième au plaisir.

L'air était doux alors comme il Test quand on a quatre ans. L'air était si pur et pénétrait si profon- dément dans la poitrine de l'enfant qu'il ne suffit pas de dire qu'il respirait avec ses poumons. Il

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