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CHARLES BLANCHARD 27

lument le chasser de la chambre. Cela devint une habitude. Aucun mot n'eût été assez fort. Rose appelait Baptiste :

— Allez, viens m'aider !

Chacun d'eux prenait l'enfant par un bras, non sans l'avoir de plus menacé des gendarmes, et avec violence, puisqu'il n'était pas possible de faire autrement, on l'expulsait, on le jetait en plein milieu de la boutique. La porte claquait.

— Allons, viens voir faire les sabots, disait Baptiste, qui était un homme conciliant...

...Le cinquième jour après son arrivée, Baptiste lui dit :

— Maintenant, tu dois commencer à t'habituer à nous.

Il ne répondit rien, il n'eût rien pu répondre, mais lorsque l'oncle eut ajouté :

— Cet après-midi, je te ferai râper quelques paires de sabots... — il cessa même de trembler. Il eût voulu être tout entier dans son coeur pour arrêter les battements...

Les premiers jours, Charles Blanchard ne voulait rien entendre. Dans la maison de son oncle il n'aimait que la nuit. Quand le soir était tombé et qu'on avait mangé la soupe, après une demi-heure d'attente, tout le monde allait se coucher. C'est le moment qu'il attendait. La lampe était éteinte,

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