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Page:NRF 3.djvu/474

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" Nous voulons un poème qui soit un chant ", mon cher Arnauld, moi comme vous, et nous l’aurons. La dernière objection de votre article portait sur la difficulté où vous êtes de retenir le chant du vers-libre. Votre oreille est toute habituée encore au parallélisme étroit des rhythmes classiques et au retour régulier de la rime... Elle s’accoutumera peu à peu, croyez-moi, au parallélisme plus varié des " rhythmes libres " selon la doctrine de M. Vildrac et à l’écho périodique de leurs assonances. Quant à la strophe analytique l , elle ne rejette, vous le savez, ni le parallélisme ni la périodicité de l’écho : vous y plierez votre mémoire. Puissent les jeunes gens d’ici là, produire beaucoup de poèmes, soumis à l’une ou l’autre de ces disciplines — et dignes de chanter en vous, lorsque vous vous promènerez. On chantonne en marchant du Rossini d’abord, puis du Beethoven, puis du Debussy...

Henri Ghéon.

1 Vous lui reprochez sa difficulté" bien à tort. Une forme neuve est d’abord difficile, pour devenir facile — et trop facile un jour. Des initiateurs travaillent pour la commodité des artistes futurs — et Malherbe pour Lamartine. On maniera plus tard la strophe analytique aussi spontanément, que spontanément vous la retiendrez.