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Seigneur, vous avez mis en moi un germe non point de mort, mais de lumière ;

Ayez patience avec moi parce que je ne suis pï un de vos saints

Qui broient par la pénitence l’écorce amère et dure,

Mangés d’œuvres de toutes parts comme ui oignon par ses racines ;

— Si faible qu’on le croit éteint ! Mais 1< voici de nouveau opérant, et il ne cesse d( faire son œuvre et chimie en grande patience et temps.

Car ce n’est pas de ce corps seul qu’il me faut venir à bout, mais de ce monde brut tout entier, fournir

De quoi comprendre et le dissoudre et l’assimiler

En vous et ne plus voir rien

Réfractaire à votre lumière en moi !

Car il y en a par les yeux et par les oreilles qui voient et qui entendent,

Mais pour moi c’est par l’esprit seul que je regarde et que j’écoute.

Je verrai avec cette lumière ténébreuse !

Mais que m’importe toute chose vue au regard de l’œil qui me la fait visible,

Et la vie que je reçois, si je ne la donne, et tout cela à quoi je suis étranger,

Et toute chose qui est autre chose que vousmême,