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Page:NRF 3.djvu/641

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FERMINA MARQUEZ 63 I

la troisième guerre punique que cela devenait vraiment intéressant. Mais le Monde Civilisé une fois assis dans la Paix Romaine offrait un spectacle plus admirable encore. Ensuite, l'établissement de la Monarchie Impériale avait été le couronnement de l'œuvre. Oh ! pourquoi l'empire n'avait-il pas su mieux assimiler les Barbares ? Pourquoi tous ces petits royaumes? Sans doute, Clovis reçut la pourpre consulaire ; en fut-il moins Roi des Francs ? Il est vrai que l'Eglise restait, puissante et respectée, comme si l'Empire, à force d'être divin, s'était confondu avec Elle, — l'Eglise devenant un Empire spirituel. Et encore aujourd'hui, l'Eglise était tout ce qui reste de l'Empire.

— Oui, je vénère ce reste de l'Empire, je m'y attache désespérément," expliquait Joanny à sa nouvelle amie; " pourquoi Charlemagne a-t-il permis que l'Empire fût partagé ? Pourquoi Charles-Quint n'a-t-il pas fait une nouvelle conquête des Gaules? Pourquoi Napoléon ne s'est-il pas fait couronner Empereur d'Occident ? Qu'est- ce que ce nom de tribu barbare dont on m'affuble : Français? Je ne suis pas français. Mon catéchisme me dit que je suis Catholique Romain, et moi je traduis cela ainsi : Romain et Maître du Monde ! Mon souverain, mon unique Maître, c'est ce grand vieillard maigre, qu'on représente toujours vêtu de blanc, le Divin-Auguste Léon, Empereur d'Occident ! Je l'ai vu ; j'ai tant supplié mes parents, qu'ils m'ont emmené à Rome, aux dernières vacances de Pâques. Nous avons obtenu une audience ; je lui ai parlé. Il me fallait lui dire : " Oui, Saint-Père ; non, Saint-Père." Mais mon cœur, mon cœur, indomp- table criait: "César !"...

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