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Page:NRF 3.djvu/665

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FERMINA MARQUEZ 655

comme ils sangloteront d'admiration et d'amour pour moi l" Il la regarda posément. Il aurait pu continuer à mettre ainsi son âme nue devant elle. Il y trouvait un plaisir extrême. Il ne la respectait plus ; ou du moins il ne se gênait plus avec elle. Il se leva, voulant terminer lui-même l'entrevue.

— J'étais venu vous dire, Mademoiselle, que je n'aurai plus le plaisir de passer les récréations en votre compagnie. J'avais demandé à mon père l'autorisation de prendre quelques leçons d'aquarelle, avant les grandes vacances, pour avoir un passe-temps de plein air pendant Août et Septem- bre prochains. Mon père m'a donné son autorisation; j'ai vu Ie professeur de dessin... Nous commencerons par des leurs, c'est très intéressant. Bref, mes récréations de 'après-midi se passeront désormais dans la salle de dessin. [e vous quitte. Je vais prendre congé de Madame votre ante et de Mademoiselle votre sœur... Mademoiselle.... " Il s'inclina cérémonieusement. Il fut surpris de voir [u'elle lui tendait la main. Et sa poignée de main fut remarquablement énergique ; vraiment, elle retint sa main. Tout de suite il alla prendre congé de Marna Doloré, donnant la même excuse, récitant le même mensonge. Il se demandait : " Comprend-elle que ces leçons d'aqua- relle ne sont qu'un prétexte ? " — Pilar assurément avait compris. Il crut voir, dans son regard d'adieu, un regret : " Moi, je n'aurais pas dit non. " Mais peut-on jamais savoir ? Joanny se raisonnait : " Après tout, j'ai peut-être mal interprété ce regard ; et n'ai-je pas comme tout le monde, ma part de fatuité naturelle ? "

Cependant il allait solliciter une entrevue avec M. le

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