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UNE BELLE VUE 85

— Inconvénient... Déménager... Il changea, selon son dernier vœu, de demeure, et dans sa demeure définitive pour la première fois trouva la paix.

XXII

Longval eût semblé trop cruellement vide cet été. Maman attendit Tannée suivante pour retourner s'y établir.

La première visite que nous reçûmes alors fut comme de coutume celle de M. le Curé. L'excellent homme, si maladroit dès qu'il sortait de son terrain, était par contre d'une insigne roublardise quand son église et ses pauvres étaient en jeu. Il n'ignorait point que maman savait compter beaucoup mieux que son mari. Il manœuvra en conséquence, et tira d'elle ce qu'il voulait en lui rappe- lant, avec une émotion réelle, qu'il avait perdu en mon père le plus généreux de ses paroissiens. Ce rappel de la charité du défunt, qui ponctuait une copieuse oraison funèbre, n'était accompagné d'aucune requête explicite, mais équivalait à une mise en demeure. En voyant maman tomber dans le panneau, M. le curé manifesta une joie comique. Sa figure de poupard, une seconde auparavant pénétrée de tristesse, fut instantanément métamorphosée. Et il faisait l'ahuri, comme si son éloquence n'avait été pour rien dans l'octroi de cette libéralité.

La Roche Tarpéienne était proche du Capitole. En- couragé par son succès, M. le Curé se flatta d'en obtenir un second, touchant une matière qui ne concernait en rien son état. Sans transition, il se mit à évoquer les difficultés que mon père avait eues avec ses voisins.

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