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Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/326

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à travers le grönland.

glacier n’est pas aussi tourmenté qu’il le semblait d’abord, et en s’attelant trois à chaque traîneau on pourra passer.


DANS L’APRÈS-MIDI NOUS ARRIVONS DANS LA PARTIE LA PLUS ACCIDENTÉE DE L’INLANDSIS.(DESSIN D’A. BLOCH, D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.)

Cette région de l’inlandsis est bien celle où nous avons rencontré les plus grosses difficultés. En plusieurs endroits il est nécessaire de soulever les traîneaux par-dessus des monticules de glace abrupts de tous côtés. La descente de ces mamelons est surtout difficile. Un homme doit retenir le véhicule de toutes ses forces par derrière, pendant que son compagnon file devant. Souvent le premier glisse, et roule avec le traîneau sur son camarade. Parfois nous rencontrons de véritables rivières, recouvertes d’une épaisse couche de neige ; leurs vallées tracent en quelque sorte des chemins entre deux hautes murailles de glace. Une fois, en suivant un de ces cours d’eau, nous arrivons à un défilé tout juste assez large pour permettre notre passage. Au fond du ravin coule un mince filet d’eau qui nous monte à la cheville ; dans l’après-midi, cette zone est enfin traversée : désormais chacun de nous peut haler sans aide son traîneau. Plus loin le glacier devient très uni ; malheureusement le vent contrarie toujours notre marche. Après un assez long trajet, nous rencontrons une moraine située à l’est de la terre ferme. Elle doit se trouver,