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Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/333

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DESCENTE VERS L’AMERALIKFJORD.

certains endroits elle est étroite, encombrée de moraines croulantes et coupée d’escarpements rapides.

À notre gauche s’étend une large branche de l’inlandsis, poussant devant elle de puissantes moraines, et hérissée de cônes de glace entièrement couverts d’argile et de graviers. La masse de débris pierreux étendue sur ces monticules est si épaisse que la glace n’apparaît nulle part ; de loin on prendrait ces cônes pour des mamelons de terre.


LEVÉE DU CAMP LE 25 SEPTEMBRE.
(D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.)

Après quelques heures de marche, nous arrivons au sommet d’une pente escarpée, au pied se trouve un lac où débouche un bras de l’inlandsis, à l’est. De là la vue s’étend au loin sur la glace jusqu’au nunatak Nunatarsuk, à l’est de Kangersunek. Le point extrême que Sverdrup et moi avons atteint dans notre reconnaissance du 22 septembre n’est pas loin. Ici nous sommes encore à plus de 22 kilomètres de l’extrémité supérieure du fjord. Il sera donc impossible d’y arriver aujourd’hui, comme nous l’espérions. Vers midi nous nous trouvons devant un grand lac en partie bordé de rives argileuses. Ce sol éminemment plastique porte les traces du passage de nombreuses bandes d’oies sauvages. C’est probablement, en automne.