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équipement.

les plus grands services. Pour ces lanternes, j’avais cinq bougies.

J’emportais en outre deux longues-vues en aluminium, deux podomètres, une hache, des couteaux, des pinces, des tournevis, des aiguilles, un gant de voilier, des clous, des balances pour peser les rations, des crampons tyroliens pour marcher sur la glace, des clous à glace pour nos chaussures, une corde en chanvre de Manille, des courroies de rechange pour haler les traîneaux, des haches à glace, des bâtons en bambou, une petite pelle pouvant se visser sur un de ces bâtons et destinée à creuser des grottes dans le glacier, au cas où notre tente serait déchirée, ou à aplanir la surface du glacier sur les points où nous camperions. Nous nous étions munis de plusieurs bâtons en bambou pour servir de mâts à nos embarcations et aux traîneaux et de gouvernails à ces véhicules lorsqu’ils marcheraient à la voile.

Nos bagages contenaient, de plus, des albums, des cahiers, des crayons, une table de logarithmes, la Connaissance des temps pour 1888 et 1889, un briquet, une provision d’allumettes renfermée dans de petites boîtes en métal, qui furent réparties entre les divers traîneaux, pour ne pas être exposés à en manquer si nous venions à perdre un véhicule ; ajoutez à cela trois réservoirs à alcool de 10 litres, des bâches en toile à voile et en toile huilée pour les traîneaux, six sacs pour transporter les bagages dans les endroits où il serait difficile de faire passer les traîneaux, de longues gaffes en bambou, d’autres plus courtes, garnies à leur extrémité d’une sorte de palette, et qui nous rendirent de grands services dans les étroits canaux ouverts au milieu de la banquise, où l’emploi des rames était impossible, des avirons et une pompe à main pour pouvoir enlever l’eau de l’embarcation lorsqu’elle serait chargée. Nous emportions enfin une petite pharmacie de voyage, contenant, avec les bandages nécessaires pour les fractures, du chloroforme, de la cocaïne, de la vaseline, etc. Tout cela aussi léger que possible.

Au mois d’avril, pour expérimenter notre matériel, nous allâmes passer une nuit dans les bois aux environs de Kristiania. Dans sa relation de voyage, Balto raconte ainsi cette excursion : « Un soir nous allâmes hors de la ville nous installer dans un bois et essayer de dormir dans les sacs faits de peaux de renne. Arrivés dans la forêt,