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Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/145

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UN BAL À L’HUILE

avant les danseurs. Ces derniers ont gigué pendant vingt minutes. La décision de Deslauriers, montre en main, collé à une lanterne, est digne de foi.

Comme j’aurais aimé voir ces deux braves, à 20 ans, giguant leur bonheur, avec leurs muscles d’acier, au jour du mariage, chez le beau-père, après la soupe !…

Intermède. Les conversations s’allument, les pipes fument. Rafraîchissements. Un couvercle de boîte à raisin vole. On passe le plateau à la ronde. Et chacun place un mot.

— Les foins ont bien donné.

— Douze mariages, à Saint-Zénon, depuis mars.

— La femme à Beaudoin, à Sainte-Émélie en est rendue à sa quatrième paire de bessons.

— Le gouvarnement va bâtir ane route dans l’rang des Coquerelles, à Larnouche.

— Le curé Labelle y faisait ben marier ses jeunesses à quinze ans… Y parlait de ça en plein prône.

Toute la mélodie radieuse d’un peuple jeune, fort et heureux de sa vitalité, y passe.

Deuxième appel.

— T’as r’pris ton vent, Desrosiers ?…

— Philias, Philias ! ane gigue simple. Mon-