Aller au contenu

Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
UN BAL À L’HUILE

dans des couvertes légères. Ils causent à voix basse avec Desrosiers et Archambault. Ces derniers jouent un fox-trot, puis un two-step, deux tangos, et finissent par un charleston.

Le grotesque des danseurs. Quelle mimique parfaite. Jamais je n’ai tant ri. Et la saveur des observation tombant du parterre, fusant de l’orchestre et des galeries…

— Tu la colles pas assez !…

— Embrasse-la dans l’cou !…

— Fais pas ça, a pourra pus danser !…

— Eh ! la demoiselle, attention, vous allez vous blesser l’genou !…

— Amène-la dans l’jardin. A l’aime ça, voir la lune !…

— Lâche-la… lâche-la… v’là sa mère !…

Il semble que la grande licence moderne répugne instinctivement à ces bûcherons naïfs.

Allez-vous reprocher le manque d’éducation, la grossièreté, l’impolitesse, à mes amis ?

Ils peuvent répondre.

Vous voulez connaître leur opinion ?…

— Si vous aimez pas nos moqueries, vous aimez pas vos péres. C’étaient des rudes, des forts, des hommes comme nous autres… torrieux !…

Une danse carrée termine le bal d’État.

Les filles sont choisies. Quatre gars solides