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Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/184

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À LA HACHE

enfin on allait changer de robe ? Cela en serait, un événement. Et, quoique la couleur chair ait toujours été l’apanage des deux juments, leurs sauts indiquent des prémices d’émancipation.

Elles mangent avidement la neige du sol. « Pitourne », enthousiasmée, mord « Togo » sur la nuque « Dick », furieux de tant de laisser-aller, lui plaque une ruade qui, heureusement, fait jaillir des flammèches sur la chaîne de pilage, suspendue à ses traits.

Je bourre la fournaise. Les tisons se sauvent tellement vite que le tuyau en est tout rouge. La poudrerie gambade autour du chantier, en danseuse russe. Elle s’assomme aux vitres. Elle étreint la cheminée ronde. Les mousses des joints intérieurs sont effrayés de pareille furie, et se font des signaux. Avec un peu d’imagination, je les verrais lancer des S. O. S., sur le bois des murs. La porte, mal fermée, taquine la folie blanche. La neige entre, juste assez pour bomber un rayon sur le plancher, lequel meurt aussitôt d’effroi, en voyant la grosse bête accroupie, à bouche édentée, crachant du feu.

La toiture en papier se serre, puis s’écrase vivement, avec des sauts de black bottom… Cela me fait rire. Admettez que la chose est peu banale. Surtout pour un toit… Les gaules d’a-