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Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/64

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À LA HACHE

tre chemin, dans cette région d’humus noir et gras, à douze milles du lac Clair.

Et la fleur ?

C’est une originale. Mademoiselle n’aime aucunement les grandeurs. Il faut même avoir l’œil vif, pour la retrouver au milieu des feuilles mortes. Mais n’est-elle pas épatante avec son calice en forme de coupe, et les trois pointes en guipure ? L’intérieur est du blanc le plus clair. L’extérieur brille d’un brun sombre.

Destiné par Dieu à jouer un rôle protecteur, le gingembre sauvage cache sa beauté près de la terre. Aussi la conservation de l’espèce en est merveilleuse, car les pauvres moucherons et faibles insectes que les brises froides jettent sur le sol trouvent, dans le cœur du gingembre, un sûr abri. Et les atomes ailés manifestent leurs reconnaissance, en cachant sur eux trois ou quatre pollens, qu’ils déposent dans une fleur de même famille, au hasard de leurs pérégrinations nombreuses.

Qui n’aimerait pas la vie forte des bois, en étant continuellement à découvrir ces miracles ?…

Les flotteurs continuent à monter.

Avec la mise en scène du printemps vieux, avec les fleurs belles comme des oiseaux, avec les oiseaux, satinés et brillants comme des fleurs,