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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/184

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LE DIABLE AU CORPS.


moins, il s’était occupé des moyens de se procurer une vigueur factice, et qu’enfin il avait eu le bonheur de trouver un juif italien, possesseur d’une drogue précieuse, nommée l’immortalita del Cazzo, mais dont il voulait pourtant ne me faire connaître l’excellence que lorsque nous la mettrions ensemble à l’épreuve. Je voulus en savoir davantage. La complaisance de Tournesol, et l’espoir d’une nouvelle moisson de plaisirs, lui valurent, de ma part, mille caresses passionnées. J’étais furieuse de ce qu’il n’avait pas apporté sur-le-champ cette immortalita del Cazzo, dont la moindre propriété (car il fallut bien me les déduire) était de mettre l’homme le plus invalide en état de faire la douce chose deux ou trois fois d’une haleine.

LA MARQUISE, interrompant,
en tirant ses tablettes.

Pardon si j’interromps, ma chere ; mais il faut que j’écrive… l’immortalita del Cazzo.

(Elle a écrit.)


Et le nom du juif, le sais-tu ?

LA COMTESSE, souriant.

Un moment. — Tournesol ajoutait : « Les effets de cet élixir sont si prodigieux que je doute encore de sa vertu. Il y a d’ailleurs des formalités ridicules qui semblent décéler quelque charlatanerie ; et je ne sais si je dois m’exposer à être peut-être pris pour dupe ».