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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/238

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LE DIABLE AU CORPS.


de mes bienfaiteurs, qui moururent, presque ensemble, de la même maladie. Ce coup fut affreux pour moi, puisqu’au dernier moment, ils eurent le pieux scrupule de déclarer que je n’étais point de leur sang, et que s’ils avaient eu la faiblesse de feindre qu’avant leur mariage ils m’avaient donné le jour, ce n’avait été qu’afin de s’assurer la paisible jouissance de quelques biens substitués, dont leur conscience ne leur permettait pas de frustrer, après leur mort, l’héritier légitime.

LA MARQUISE.

Les frippons n’ont pas d’autre marche. Le beau scrupule ! — Et du moins cet héritier lit-il quelque chose pour toi ?

HECTOR.

Rien du tout. On eut bien de la peine à lui persuader que, du moins, il ne pouvait se dispenser de me faire apprendre un métier. Le perruquier de la maison offrit de me recevoir en apprentissage : cette seule circonstance décida de ma vocation… J’étais, disait-on, d’une beauté rare…

LA MARQUISE, avec feu.

Ah ! Je le crois.

HECTOR.

Comme on m’avait fait apprendre la musique…

LA MARQUISE

Tu es musicien ?