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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/257

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LE DIABLE AU CORPS.


billé et calme, il oublia de me rien recommander à cet égard. Mais moi, trop occupé de mon état souffrant, et de je ne sais quelle honte, (qui n’était pourtant le fruit d’aucune connaissance de la gravité de mon cas ;) intrigué, d’ailleurs, d’une humidité mal-propre que j’avais rapportée avec mes doigts, et dont la viscosité causait mon étonnement, je ne me pressais point de relever mon haut-de-chausses. Brigitte, grognant comme un cochon, et injuriant son maître, montait avec fracas. Le Dru ne répliquait pas mal. — Que diable ! (disait-il) vous êtes terriblement impatiente ! Quand on dit son bréviaire, on ne quitte pas… — Plaisant bougre, avec votre bréviaire ! (Elle ne croyait sans doute pas si bien dire.) Allez, allez, je ne suis pas si pécore ! vous repasserez demain. Tiens donc ! son bréviaire ! Quelque garce qu’il a fallu le tems de faire cacher au grenier ? ou sa sale guenille qu’il était après à faire cracher, et qu’il ne voulait pas avoir mise en train pour rien. — En proférant ces derniers mots, elle mettait le pied dans la chambre…

LA MARQUISE.

Charmant coup de théatre !

HECTOR.

Vous n’y êtes pas encore, Madame. Elle me voit !… Mon état n’est pas équivoque. Nous sommes tous trois stupéfaits, pétrifiés… Après un moment de silence, un f… grenadierement articulé est le signal d’une explosion terrible. Brigitte, son gros mot lâché, les deux poings sur les côtés… — Et je verrai cela, moi !