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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/271

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LE DIABLE AU CORPS.


vons pas la moindre petite contestation ensemble qu’elle ne se mette à contrefaire le braîment de votre âne… et puis, tout le monde se moque de moi ! Vous entendez bien, Madame, qu’il faut que tout cela finisse ? et que malgré le prodigieux attachement que j’ai pour Madame, je ne resterai pas dans une maison où se renouvelle à tous momens cette humiliante avanie.

LA MARQUISE.

À votre aise, Mademoiselle. Quant à renvoyer Nicole, à qui tout le bien que je vous veux ne m’empêche pas d’en vouloir beaucoup aussi, songez que, si vous me forcez à la sacrifier, vous pourrez, en même-tems, chercher à vous pourvoir.

PHILIPPINE, pleurant.

Que je suis malheureuse !

LA MARQUISE.

La petite Comtesse peut avoir oublié ce qu’elle se devait à elle-même, et dit ce qu’elle aurait dû ne dire jamais : au reste, tout cela est déja un peu ancien ; on n’en parlerait plus, sans votre mésintelligence journaliere, qui ressuscite à chaque moment quelque sottise oubliée. La Comtesse ne peut avoir parlé que d’une seule soirée ; si vous n’avez rien dit, vous, de ce qui s’est, après cela, passé dans notre petit particulier,…

PHILIPPINE.

Bonté divine ! moi m’être vantée de pareille

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