Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
LE DIABLE AU CORPS.


rage d’en parler, elle devait bien du moins dire les choses comme elles furent, et ne point calomnier avec tant d’impudence la pauvre Philippine. Ce fut, puisqu’il faut le dire, ce fut la Comtesse elle-même… entendez-vous, Nicole ? Elle qui, pour son propre compte, voulut absolument s’exposer au baudet, et qui, le violant en quelque façon, eut le front de lui prodiguer, sous nos yeux, les plus intimes faveurs. Nous en frémissions ; nous croyions qu’elle allait se faire tuer… Elle, intrépide, non-seulement fit la chose de gaieté de cœur, mais, bien plus, donna des marques de la plus complette satisfaction.

NICOLE.

Les bras m’en tombent, Madame ! Une Comtesse ! Une miniature comme cela !

LA MARQUISE.

Voilà pourtant l’exacte vérité. Tu vois, Philippine, que bientôt on s’entendra ? Mais, tandis que nous y sommes, vuidons tout de suite le baquet. — Je vous connais, M.lle Nicole, et je sais que vous aimez les femmes à la fureur. Je vous ai même vu tâtonner Philippine avec acharnement.

PHILIPPINE.

Cela est bien vrai, Madame. Mais elle vous dira que je n’ai jamais voulu…

LA MARQUISE, à Philippine.

Il serait humiliant pour elle d’en convenir,