Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
LE DIABLE AU CORPS.

BELAMOUR, tombant à genoux.

Je serais bien malheureux, Madame, si…

LA MARQUISE.

Vous n’avez, je crois, rien gâté jusqu’à présent, mais gardez-vous de le faire. Le hasard vous fait retrouver, dans ma maison, une fille dont vous fûtes… et dont vous êtes peut-être encore aimé ?

BELAMOUR, se prosternant la
face sur les genoux de sa maîtresse.

Ah, Madame ! quel soupçon me faites-vous l’injure de concevoir ! Un mortel assez fortuné pour être élevé de mon néant jusqu’à vous, peut-il sentir le moindre mouvement…

LA MARQUISE, un peu soulagée.

Pour Nicole ! Mais cela est très-possible, assurément, car elle est charmante. N’en dites pas de mal, au moins : je l’aime beaucoup, mais beaucoup…

BELAMOUR.

Je peux lui rendre toute la justice qu’elle mérite, sans cesser d’avoir un cœur et des yeux…

LA MARQUISE, lui prenant le menton.

C’est pour moi qu’il faut en avoir.

                                                                                (Elle donne