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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/409

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LE DIABLE AU CORPS.

LE TRÉFONCIER, se leve et
rit. — Après avoir fait un tour de sallon, il chante :


Le charme est fait. —


                  (Puis il s’évente avec son chapeau, et fait d’autres singeries, dont ces Dames rient de bon cœur. Il revient enfin s’asseoir entre elles deux.)

— Maintenant, charmantes, écoutez-moi : Nous passerons la soirée ensemble : mais ce sera, si vous le trouvez bon, dans ma petite maison des Boulevards.

LA COMTESSE.

Et pour nous proposer cette partie il fallait tant de préliminaires !

LE TRÉFONCIER.

Laissez-moi vous parler. —

(À la Marquise.)


Tout en folâtrant, ma reine, je voulais, avant de risquer aucune proposition, savoir, au juste, si dans le cas où vous êtes, l’abstinence est le régime qui vous convient. Si j’en avais fait tout plattement la question, vous n’auriez pas manqué de dire : « Oui, je ne veux rien ; il ne me faut rien ; c’est une horreur ». J’aurais contredit ; l’entêtement pour lors s’en serait mêlé ; et, au lieu de vous déterminer à quelque chose d’agréable, je vous aurais donné de l’humeur : au diable, mon projet. — Plus prudent, je suis allé tout de suite aux véritables informations ; j’ai interrogé le tempérament lui-même, au lieu duquel, autrement,