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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/448

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LE DIABLE AU CORPS.


si belle ; il se met à tous devoirs et pousse jusqu’au poil, au lieu convenable, son effilé boute-joie, dont, par bonheur, le caprice de la petite Comtesse n’a pas entiérement affaibli le ressort. Tandis que Zinga langaye, et prépare à sa mignonne un moment délicieux, l’autre cousin de Frédéric, M. Georges, passe près d’elle, venant du cabinet de propreté. Quoique le blondin ne montre rien de bien séduisant, puisque le froid de l’eau vient de le faire rentrer en lui-même, la petite extravagante de Comtesse le happe à la volée par la partie honteuse, l’attire, le fait asseoir devant elle, et prenant dans sa bouche l’inanimé joujou, se fait un point d’honneur de lui rendre la vie. C’est, en effet, un jeu pour cette habilissime ; elle ne l’a pas glottiné[1] deux minutes qu’il recouvre toute son extension et sa roideur…

Mais je ne puis, grouppe charmant, ne m’occuper que de vous seul.

Je vois la Marquise, enfin sortie des bras de l’impitoyable Adolph. Elle court au bain qui lui est si nécessaire… Qui ne saurait son cas, ne croirait-il pas plutôt qu’elle vient de recevoir une profonde blessure, et qu’elle va se faire mettre le premier appareil !

Zamor, en même-tems, vient de ce côté-là,

  1. Un des mots encore que la Comtesse a forgés.