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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/541

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LE DIABLE AU CORPS.


tout vous dire. C’est apprendre à une houri son métier pour l’éternité ; car, telle est la seule besogne qu’une intelligence de cet ordre ait à faire dans ce paradis fameux.

HILARION, bêtement et ricanant.

Si cela était vrai, cela serait drôle du moins ?

NICOLE, d’un ton sérieux.

Mais, ce qui ne l’était pas, c’est que c’était votre infamie, vilain ribaud, que Madame essuyait comme étant la cérémonie de son apothéose.

HILARION, souriant avec bêtise.

Apothéose ! C’est comme ça qu’on nomme, chez les Turcs, faire cela ?

(Tant d’ignorance et de stupidité ne pouvait que faire compassion, ou provoquer à rire. Nicole, que l’idée chatouillait, prit le dernier parti. Cependant, elle enjoignit, très-sérieusement, au pénaillon, de s’abstenir de toutes questions tant qu’elle jugerait à propos de parler, et elle continua :


Ma maîtresse est demeurée si frappée de sa vision prophétique, que, quoique rétablie aujourd’hui, il lui en reste une impression, dangereuse pour elle-même, effrayante pour nous ; puisque toutes les nuits (quand elle peut obtenir un peu de sommeil) elle se remet à rêver qu’elle est une houri ; elle appelle

alors,