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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/552

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LE DIABLE AU CORPS.


jeunesse ; de s’assortir ; de régler ses goûts, et même ses caprices. Lecteur ? si vous n’aimez que les tableaux rians, doux et sages, même dans le genre qui ne l’est point ; si vous voulez être agité, sans qu’on vous trouble ; séduit, sans qu’on vous entraîne ; si vous mettez des bornes au plaisir, au caprice lui-même ; si vous refusez de croire à leur pouvoir, et doutez de leurs moyens excessifs ; si les produits extravagans qui peuvent en résulter, n’ont point de prestige pour vous ; bornez-vous aux romans de boudoir, à la petite curiosité libertine[1] : ce livre n’est point votre fait. Pour qu’il vous convînt, pour que vous pussiez le supporter, il faudrait que vous fussiez susceptible aussi d’avoir, parfois, vous-même, le Diable au corps.

Mais, revenons à notre pauvre Turc ; je le désigne ainsi, parce qu’après avoir fourni (j’en demande pardon aux incrédules) sa quatorzieme carriere, graces à tout ce que la houri s’était permis de ressources outrées pour le faire pousser jusques-là, sa Révérence, absolument déchue, sur les dents, have, ayant non-seulement perdu son unique charme, mais ne montrant pas même de quoi faire soupçonner qu’elle pouvait l’avoir

  1. En peinture, on nomme petite curiosité, (les tableaux bien faits, mais qui ne sont ni d’une composition hardie, ni d’une brillante exécution : en un mot, qui manquent de caractere, — (Note des Éditeurs.)