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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/610

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LE DIABLE AU CORPS.


pu te paraître agréable. N’en parlons plus : tu leur diras tes raisons ; les leurs (je peux te le dire d’avance) sont heureusement en défaut…

LA MARQUISE

Peut-on les savoir ?

LA COMTESSE.

Je ne sais rien taire, moi. — Le bruit s’était répandu que ta petite-vérole t’avait défigurée. À partir de là, chacun de tes aspirans pouvait supposer que tu renoncerais à ta vie mondaine et bruyante. — Elle sera toujours aimable, toujours d’une charmante société, disait Dupeville, je n’ai besoin de rien de plus : elle a du bien, j’en ai deux fois davantage. Nous tiendrions une délicieuse maison…

LA MARQUISE, gasconnant.

Et Monsou dé Rapignac ?

(Naturellement.)


Quel était son calcul ?

LA COMTESSE, gasconnant.

Sandis ! J’ai pitié dé cetté femme-là ! Son acquécident mé fend lé cur. À la flur dé l’âge, sans beauté, délaissée, mélancolique, elle crévérait dé chagrin si quelqué galant homme né vénait générusement à son sécours. Jé vux être cé galant homme-là. Jé né suis pas opulent, par malhur, mais j’ai mes pétites ressources.