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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/618

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LE DIABLE AU CORPS.


le cabinet, ou plutôt en fait semblant. Les apprêts du déjeuner sont bientôt faits. Pour lors il est assez naturel que l’amateur Félix, sous prétexte d’attendre de nouveaux ordres, demeure et se livre au délicieux plaisir d’admirer tout ce que la Comtesse livre à ses regards.

Admirer !… c’est bien peu !… Félix soupire !… Un feu dévorant s’allume dans son sang… Le cœur lui bat !… Mais peut-on à son âge dompter de semblables mouvemens !… Réfléchit-on au danger auquel un excès d’insolence expose !… L’homme formé, le sage, verrait-il impunément la fin d’un con rosé, l’orifice un peu mobile d’un cul qui défie, car tout autre qu’un enfant devinerait bien que rien de ce qu’on montre là ne dort. Félix attiré, comme le fer par l’aimant, fait un premier pas bien court ; le second est plus long, plus assuré ; le troisieme le met contre les objets. Il est dans le tourbillon de leur athmosphere électrique ; il en est échauffé, brûlé… Cependant le respect !… la crainte !… Foin de tous deux ! il ose se baisser… poser d’abord un baiser léger comme le zéphyr sur l’une… sur l’autre des ravissantes rondeurs… La Marquise se serait-elle trompée ? car le petit frippon donne aussi par occasion un imperceptible coup de langue le long de ce qu’il peut aborder du sillon-conique… Mais non : cet hommage passager ne change rien à son choix, déja fait tel que la Marquise l’avait prévu… Sur le point de risquer