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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE, lui souriant
et lui tendant la main.

Seche tes larmes, Félix. C’est une petite malice qu’on t’a faite, et tu aurais été un sot de te conduire autrement.

                  (Il baise avec transport, en se relevant, la main de la Marquise : elle ajoute sans interruption.)


Mais, recevez, mon cher, un utile avis. Vous êtes, pour un enfant, un trop antiphysique, et…

LA COMTESSE, vivement.

Garde-toi bien de donner dans ce qu’elle dit là…

LA MARQUISE, à son amie.

Laissez-moi lui parler. Je l’aime et ce n’est que pour son bien…

LA COMTESSE, interrompant.

Je sens que je l’aime aussi beaucoup, et, c’est pour son bien, que je le prie d’écouter ce que je vais lui dire. — Ici bas, Félix, chacun a son lot. La Nature, mon fils, ne t’a pas outillé de maniere à ce que tu puisses te vouer avec avantage au service des cons ; si tu ne crois pas perdre beaucoup à te passer d’eux, suis ton penchant, crois-moi. Les conistes n’ont à leurs ordres que le tiers de l’humanité ; leurs antagonistes l’embrassent

toute