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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/637

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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

Présentement encore, elle est si possédée de Rapignac, qu’elle ne peut me souffrir. — Je voulais, il y a quelques jours, attirer Mademoiselle dans mon lit, où je méditais de la surprendre agréablement par l’intromission du plus fort et du mieux organisé de nos godemichés : pas pour un diable, il n’y eut pas moyen de la décider à se coucher.

LA MARQUISE, ironiquement.

Voyez un peu !

LA COMTESSE.

J’eus beau prier. — Néant. — Je fis voir mon attrayant préparatif. — Elle me rit au nez. — Je lui courus sus. — Elle se defendit, et, comme elle est de la force d’un Turc, elle rendit tous mes efforts inutiles. Daigna-t-elle seulement me marquer la moindre amitié !

LA MARQUISE, gaiement.

Je te plains de toute mon ame ; et blâme, en vérité, très-fort cette maussade créature.

LA COMTESSE.

Elle se pique aussi, pour notre cher Belamour, de la plus complette aversion.

LA MARQUISE.

C’est différent : Belamour a des torts.