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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/685

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LE DIABLE AU CORPS.


pourtant un extrait succinct, où je vous transmettrai tout ce que j’ai pu recueillir moi-même.

D’abord : il est arrivé que Nicole, graces à sa double passade, guérie de ses préjugés et de son amour, persiste à la vérité dans le refus d’épouser son antipathique prétendu, mais consent à se rendre chez son parrain[1]. Elle attrape celui-ci, qui se persuade d’avoir tout de bon moissonné la précieuse fleur d’un pucelage. Les deux mille écus sont comptés, mais au lieu de les porter en dot à l’avide esculape, elle en jouira, fixant d’ailleurs sa demeure, tant à la ville qu’à la campagne, chez le parrain généreux. Si cet homme par hasard était un pere et couchait ainsi sciemment avec sa bâtarde, tant pis pour lui : et la faute en serait sur-tout à Madame Culchaud, qui tolere leur arrangement. Quant à Nicole, elle ignore ou feint d’ignorer cette paternité. Cascaret, sans maîtresse, au moyen de l’absence de Nicole, suit volontiers à Paris, le jeune Baron qui lui fait presqu’aussi-tôt avoir sa sœur la Comtesse de Motte-en-feu (pour lors, comme vous savez, Mademoiselle de Condor.) À cet endroit du récit de l’historien, la Comtesse ne manque pas de sommer la Marquise d’avouer que, de la sorte, le Baron s’est bien agréablement acquitté, et même avec usure envers le dupé Cascaret,

  1. Voy. le 2e. vol. Pag. 32.