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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/702

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LE DIABLE AU CORPS.


bête au monde que deux bougres qui se font des complimens.

(À la Marquise.)


Mais, que penses-tu, ma chere, de l’avis que j’ouvrais tout-à-l’heure ? Il n’est pas, ce me semble, à dédaigner. Nous avons été sages, trop sages aujourd’hui. Dans cet instant je me sens… je ne sais trop à propos de quoi, beaucoup de goût pour Monsieur…

(Elle sourit au Prélat.)

Je lui jette le gant, j’espere qu’il voudra bien le ramasser. Crois-moi, fais de même avec l’aimable, et foutons ici tous quatre à qui mieux mieux. —

                  (Belamour aussi-tôt a passé le bras sous les reins de la Marquise. Elle s’appuie tendrement sur lui.)

LE COMTE.

À vos ordres, Madame la Comtesse. Mais daignez encore y penser. Bien éloigné de prévoir la suprême faveur qui m’attendait ici, j’ai fait avant de partir mes tendres adieux à ma chere bienfaitrice : et, franchement, je vaux bien peu de chose à l’heure qu’il est.

LA COMTESSE, sonnant.

Eh bien, Monsieur, on vous fera valoir. Oh, le grand mal-adroit qui, se proposant de venir ici, ne conçoit pas qu’il convenait auparavant de ne point tirer ainsi sa poudre aux moineaux !

(Un laquais paraît. À cet homme.)