Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/713

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
LE DIABLE AU CORPS.


offert de la conduire au pied des saints autels. Nicole, à la maniere dont elle faisait cette franche confidence, ne permettait pas à la Marquise de douter que le même sort dont sa soubrette n’était point tentée, à condition de devenir Me. Belamour, ne la comblât de bonheur dès qu’il s’agirait de devenir Mme. de Fortbois.

« — Mais, Nicole ? Monsieur de Fortbois adopterait-il ?… — Je dois le voir ce soir ; demain, Madame en saura des nouvelles. »

— Mr. de Fortbois avait trop d’amour et de misere pour refuser le triple don que lui présentait son heureuse étoile, il était tant soit peu philosophe, d’ailleurs. « Dès que cet enfant, dit-il, n’est pas de vous, ma belle nymphe, et qu’avec un cœur neuf vous m’apportez en mariage des beautés immaculées[1], pourquoi rougirais-je d’adopter ; que dis-je, je le dois, puisque votre propre aisance dépend d’un acte aussi simple de ma volonté toute soumise à mon immense amour.» — Ce n’était pourtant qu’à six lieues de Paris qu’existait ce parfait bon-homme ! et qu’on dise, après cela, que la corruption de l’espece humaine est universelle.

Jamais accord ne fut battu plus chaud, ni conclusion plus brusquée. Nicole avait tant de

  1. Il paraît que ce Monsieur de Fortbois était un grand connaisseur.
  3
8…