offert de la conduire au pied des saints autels.
Nicole, à la maniere dont elle faisait cette franche
confidence, ne permettait pas à la Marquise de
douter que le même sort dont sa soubrette n’était
point tentée, à condition de devenir Me. Belamour,
ne la comblât de bonheur dès qu’il s’agirait de
devenir Mme. de Fortbois.
« — Mais, Nicole ? Monsieur de Fortbois adopterait-il ?… — Je dois le voir ce soir ; demain, Madame en saura des nouvelles. »
— Mr. de Fortbois avait trop d’amour et de misere pour refuser le triple don que lui présentait son heureuse étoile, il était tant soit peu philosophe, d’ailleurs. « Dès que cet enfant, dit-il, n’est pas de vous, ma belle nymphe, et qu’avec un cœur neuf vous m’apportez en mariage des beautés immaculées[1], pourquoi rougirais-je d’adopter ; que dis-je, je le dois, puisque votre propre aisance dépend d’un acte aussi simple de ma volonté toute soumise à mon immense amour.» — Ce n’était pourtant qu’à six lieues de Paris qu’existait ce parfait bon-homme ! et qu’on dise, après cela, que la corruption de l’espece humaine est universelle.
Jamais accord ne fut battu plus chaud, ni conclusion plus brusquée. Nicole avait tant de
- ↑ Il paraît que ce Monsieur de Fortbois était un grand connaisseur.