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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/758

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LE DIABLE AU CORPS.


Baronne de Matevits. —

(Parlé.)


(Encore une des miennes !)

(Lu.)


Note. — Le Vicomte, j’en suis bien sûr, a fourbi, depuis 12 ans, plus de 4000 créatures humaines. Jamais il ne voit la même deux fois, il en change tous les jours, et en voit plutôt deux qu’une. Jouant à ce jeu dangereux avec un bonheur incroyable, jamais il n’eut la moindre menace de mal vénérien…

LA COMTESSE, interrompant.

On dit qu’il y a des êtres inaccessibles à sa contagion.

(Montrant la Marquise.)


Elle, moi, bien d’autres en sont des exemples.

LE COMTE, avec un soupir.

Ah ! que ne puis-je aussi me citer ! Mais !… loin d’ici souvenirs funestes. Voyons le reste du Vicomte. —

(Il lit.)


Cet enragé, depuis que l’eau d’un certain médecin a pris faveur, s’est jetté dans la plus vile classe des malheureuses. La halle au bled, la rue St.-Honoré, le boulevard même, il a tout écumé. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que, dès qu’il rentre en bonne compagnie, cet homme est charmant. On n’a pas plus de politesse, plus d’égards pour