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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/761

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LE DIABLE AU CORPS.


me déboutonner complétement ; je compris, en homme du monde ce que cela voulait dire, et… je m’exécutai. La chose se passait tout au mieux : on m’avait fourré-là : nous ne cessions point de parler de la société que nous quittions, des événemens du jeu, des nouvelles du jour. — Pourtant, lorsque M.me de l’Enginiere, au-delà des ponts, comprit que nous approchions de mon hôtel : « Il est tems de penser à nous, dit-elle, et voilà ma diablesse à se trémousser sur moi de maniere à me faire craindre que la voiture ne se défonçât. — L’ardeur brûlante de cette Messaline m’entraînait, je réalisai. — Ça, me souffla-t-elle dans l’oreille, comme on arrêtait pour me descendre, ne rentrez pas à la vue de votre livrée, sans vous bien envelopper de votre redingotte. » Je ne savais d’abord ce que pouvait signifier ce conseil. Mais, après l’avoir, à tout hasard, suivi, je fus au fait lorsqu’aux lumieres, je me vis souillé, du haut en bas, d’un déluge menstruel. Je n’y songe point encore sans effroi, moi l’ennemi juré de cette saloperie, et qui suis bien dans mon état, quant à l’horreur que me cause du sang ainsi versé.

LA MARQUISE.

Voilà, sans contredit, la plus impudente coquine…

LE COMTE.

D’autant mieux qu’elle riait aux larmes en me quittant… N’y pensons plus…

(Il lit.)


18e. couple. — Dom Plantados : Madame de

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