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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/77

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Il faut qu’il ait perdu l’esprit !

                                            (Bricon s’étant approché du lit, s’y couche à moitié en haletant.)


Ceci passe la raillerie.

                                (Elle veut lui ôter le cordon de la sonnette, qu’il tient hors de portée, il saisit la main, et la couvre de baisers.)


M. Bricon ? Je vous ferai jetter par les fenêtres.

BRICON, feignant le délire,
et devenant entreprenant.

Pourquoi faut-il qu’un malheureux tel que moi…

LA MARQUISE.

Des mains ! Je suis pétrifiée de cette audace.

BRICON, maître de la gorge.

Ô ravissement ! ne suis-je qu’un vil mortel ! ou suis-je un monarque, un Dieu !

(Il gagne du terrein.)
LA MARQUISE, alarmée, ou
feignant de l’être.

Maudite curiosité ! Bricon ? mon ami ?

(Il monte sur le lit et détourne les couvertures.)


Scélérat ! me manquer à ce point ! oser me découvrir ! il me fera prendre la mort.

(Il touche l’endroit sensible.)
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