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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/777

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LE DIABLE AU CORPS.


la cuisine et de l’office, se charge de tout ce qui doit être transporté chez l’obligeant Prélat. Avec ces provisions, et sous une sûre escorte, on lui adresse également la troupe enfantine, dont deux especes de carabas sont jonchés. Comme on voit de pauvres moutons dont un impitoyable boucher vient de faire emplette, prendre, en bêlant, le chemin du coupe-gorge ; de même, la recrue dont nous parlons, sans trop savoir ce qui la menace, court docilement au viol, et ne laisse même pas de faire assez gaiement la route.

Cependant une heure est à peine écoulée, et déja le local est dépouillé de tout ce qui pouvait annoncer une orgie. L’active Couplet respire enfin, et jouit du triomphe de son sang-froid, de sa capacité. Plus d’orage : plus de Police à craindre. Le superflu du bagage est à l’abri : les servans sont cantonnés çà et là pour la nuit, et rentreront le lendemain en ville. Il ne s’agit plus que d’aller retrouver les parieurs.

Tant d’anxiétés et de mouvement rendaient bien nécessaire, pour la pauvre femme, un moment de repos et de récréation. À cet effet, certain compere, de nulle apparence dans la fête avortée, mais qui a secondé parfaitement dans toutes les opérations de ce pénible jour, est requis par la commere de vider, tête-à-tête, une excellente bouteille de vin de Bordeaux. — « Pourquoi pas deux, mon trognon ce ne sera

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