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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/788

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LE DIABLE AU CORPS.


ne la voyant point.) — Il me semblait cependant (dit le Prélat) que nous avions d’abord été dix-huit dans cette piece ! »

À peine achevait-il que parurent la belle Marquise et le charmant Pasimou, revenant du jardin, colorés, haletant et dans un désordre qui publiait assez ce qu’ils venaient d’y faire. Ils ne songerent même pas à s’en justifier quand on leur en fit gaiement la guerre. « Oui (dit la Marquise en donnant, devant tout le monde, un ardent baiser à son nouveau Médor) toutes les puissances de la terre et du Ciel ne m’auraient pas empêchée de satisfaire l’une des plus heureuses envies que j’aie éprouvées depuis que je respire. Je viens de vous le voler : je vous le restitue. Puissiez-vous toutes goûter, dans ses bras, autant de plaisir que moi. »

Pour mieux comprendre l’énigme de cette brusque passade, il est bon, cher lecteur, de reculer et d’apprendre que la Marquise, déja prévenue en faveur de Pasimou, par la note dont on se souvient, ne le vit point paraître sans sentir s’allumer soudain et à l’excès, le desir le plus vif. Elle s’était, en conséquence, hâtée d’écrire ces mots sur une carte : « Arrangez-vous comme vous l’entendrez, mais je vous veux à l’instant ; je m’écarte ; songez à me suivre, et gardez-vous de vous attirer autant de haine de ma part, que je brûle de vous montrer d’amour. » Cette

claire