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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/793

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LE DIABLE AU CORPS.


jours de gala, on égaye le banquet dans certaines Cours. Au-delà, ce même sallon, que nous avons décrit page 126 du 2.e volume, était ouvert et tout aussi voluptueusement préparé, pour que ceux qui ne seraient fixés ni par les attraits de la table, ni par la scene du pari, pussent aller, pour leur compte, prendre et donner du plaisir.

Cependant, le fougueux Chiavaculi brûlait depuis long-tems de se gaudir avec ses dix gitons, tous jolis comme l’amour : et Sir John, non moins en rut, marquait la même impatience de commencer le massacre de ses dix féminins pucelages… « Cela sera délicieux à voir en soupant (dit Paillasse qui plaçait sa piquante Cabaretiere à une table avantageusement située.) Allons, mes braves champions, à l’ouvrage : nous vous admirerons le verre à la main. » Tout le monde prit place, et les dons de Comus furent aussi-tôt assaillis avec le plus actif appétit. Les seuls parieurs, ainsi que les deux écuyeres attachées à leur sort (la Sœur-grise d’Angemain, et la Bacchante Ladi) ne firent que prendre un léger à-compte sur le repas, pendant que la marmaille des deux sexes tirait au sort, chacun de ces êtres passifs devant soutenir l’accolade selon le rang de son numéro. La surintendante Couplet, qui présidait à ce tirage, était aussi chargée du soin de vérifier la réalité de chaque prouesse, et de pourvoir à tout de maniere à ce qu’aucun obstacle ne pût

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