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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/813

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LE DIABLE AU CORPS.


donner à d’autres charmes un moment de répit ; ce choix, au reste, jeta Junon dans une extrême surprise. Infatigable sur l’article naturel, d’ailleurs elle n’avait ni le goût ni l’habitude des caprices ; tous les climats ne sont pas également formés quant à ces intéressans objets. Quoique l’attention de la Comtesse ne fût pas absolument une nouveauté pour l’étrangere, elle y trouvait cette fois tant de piquant, qu’elle se promit bien, in petto, d’adopter cet agréable usage. « Mais l’infamie (dit-elle) que vient de vous faire ce cochon d’Italien et que nous voyons ici de tous côtés se passer sans vergogne, quel goût pouvons-nous y trouver, nous autres femmes ? — Quel goût ! Il est donc vrai, vous que je croyais de ma force, ou plutôt que j’étais tentée de mettre au-dessus de moi ; il est donc vrai que vous êtes, à bien des égards, encore une écoliere !… Couchez-vous là (dit-elle, avec un ton d’autorité, au sauteur qui n’avait rien fait encore ;) étendez-vous sur lui (dit-elle à la Princesse.) Enfilez Madame. » Tout cela s’exécute…

Pour lors, un signe muet fait avancer Félix et lui explique ce qu’il doit faire… Le petit drôle rougit plutôt, je crois, de plaisir que de timidité. D’un regard, lorsqu’il est à bout touchant, on lui confirme l’ordre de dénicher le sérénissime pucelage… Cela ne se trouve pas fort aisé ; car, soit fierté, crainte ou bégueulerie,

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