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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/82

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Je ne me pardonnerai, de la vie, ma funeste erreur.

L’ABBÉ, persifflant. — À Bricon.

C’est pourtant mon pucelage de Paris qu’elle m’a fait perdre. Pucelage ! j’entends…

BRICON.

Eh bon Dieu ! l’Abbé, n’en dites pas davantage. Vous voyez, que Madame s’afflige de tout ceci ; n’irritez pas son chagrin par des commentaires indécens et par un persifflage cruel.

L’ABBÉ.

Qui diable voudrait affliger cette charmante enfant ! — Dieu me damne, Marquise, j’en suis bien éloigné. J’ai fait pour vous ce dont je ne me serais jamais cru capable… Je déteste le con, je n’en fais pas mystere…

BRICON.

Chut, chut.

L’ABBÉ.

Laisse-moi parler, polisson.

(À la Marquise.)


Ce diable de goût qui m’est si cher, m’avait fait avoir avec vous d’assez grands torts : je voulais les réparer, vous sacrifier… Écoutez-moi donc…

LA MARQUISE, accablée.

Monsieur, laissez-moi, de grace.