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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/827

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LE DIABLE AU CORPS.


la vérité, laissé quelques pierres d’attente, mais j’ai d’autant moins cru devoir essayer de continuer d’après son cannevas, que l’ouvrage m’avait paru menacé, vers sa fin, de redites et de monotonie. Cependant, j’ai supposé que le lecteur verrait, avec plaisir, des renseignemens sommaires que j’ai fait l’effort de me procurer, concernant quelques-uns des principaux personnages auxquels il aura pu s’intéresser.

Philippine, on s’en souvient ? avait épousé Belamour, devenu M. de Conbannal. Ces aimables gens vivent à la mode de Paris qu’ils habitent, conservent leurs goûts antérieurs, mais n’oublient ni l’attachement réciproque ni les égards qu’ils savent se devoir maintenant : ils sont heureux, c’est tout dire.

Nicole a fait enrager son orageux butor de Fortbois, cocu des plus fameux et honni dans son arrondissement. Sa vaniteuse épouse n’a pas eu le bon sens de concevoir qu’en avilissant son époux, ce qu’elle lui faisait perdre de considération, était autant de retranché de la sienne propre. Le pauvre diable est mort ; Madame de Fortbois, dès-lors, a vécu moins scandaleusement : c’est qu’elle était plus libre. Cependant, le premier usage qu’elle a fait de sa liberté, mérite un éloge. Elle s’est aussi-tôt souvenue de ce Pere Hilarion, au malheur duquel elle avait eu