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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/98

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LE DIABLE AU CORPS.


rivera plus, ni d’une façon ni de l’autre, entendez-vous ?

L’ABBÉ.

Je ne suis pas sourd.

LA MARQUISE.

Tout ceci ne pouvait être que l’affaire du moment. Ma porte va vous être défendue pour jamais. Vous vous vanterez, vous en êtes capable ; mais on ne vous croira pas. Vos propos me reviendront, et je vous ferai finir vos jours à Bicêtre…

L’ABBÉ, un peu troublé.

Allons, allons, belle Marquise, n’extravaguons point. Que diable ! je suis un ancien ami de la maison : on ne se défait pas ainsi du monde par caprice. J’avoue que je suis un peu bougre ; mais, malgré cela, j’ai l’estime des honnêtes gens… Au bout du compte, je ne vole pas sur les grands chemins ; en faut-il davantage, dans ce siecle philosophique, pour être un homme de bonne compagnie ?…

(Bricon rentre. La Marquise n’attendait que son retour pour s’échapper ; elle court en chemise à la garde-robe et s’y enferme.)