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Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/149

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COLIN-MAILLARD.


cun exprime et qu’aucun art ne saurait décrire, mais qu’imagineront sans peine les lecteurs assez heureux pour être eux-mêmes susceptibles de sensations aussi sublimes !

La Marquise. — Tel eût été, mon cœur, le régime de notre voyage.

Limecœur. — Tel eût été ! tel sera, céleste créature,… ou tu auras juré ma mort. Crois que je ne puis plus t’abandonner,… que je m’attache à toi pour la vie,… que je suivrai tes pas,… fût-ce au centre de la terre !

La Marquise (gaiement). Quelle folie ! Voilà bien la conduite d’un écervelé ! gendarmé contre mes propositions avant de m’avoir vue ! converti subitement pour une misère, et jeté tout aussi ridiculement que de l’autre façon dans un délire de tendresse !… Attends donc que tu saches si j’en suis assez digne.

Limecœur (s’écriant). — Toi ! assez digne de mon amour ! Ah ! que ne suis-je un dieu moi-même pour être digne de t’aimer !

La Marquise. — Il est fou, ce cher Limecœur, mais il faut lui pardonner, il est bien aimable…

12.