Aller au contenu

Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
LES APHRODITES


Durut réunit les parieurs. On démontre au malheureux comte que ses mille louis sont bien perdus. Ce n’est pas ce qui l’afflige le plus. Chacun des sept gagnants reçoit cinquante louis. Ces dames, qui, bien entendu, ont été mises secrètement de moitié, seraient incapables de toucher les cinquante qu’on laisse pour chacune d’elles. Mais madame Durut les porte ostensiblement en recette sur le grand-livre, à la marge de leur compte. Le prince, qui a ordonné une fête (à l’occasion de laquelle le monde des loges était invité), veut laisser cent cinquante louis, mais les parieurs-gagnants, qui sont dans le secret, ne permettent pas que le prince supporte seul les frais de cette galanterie. Après bien des débats de délicatesse, on s’en rapporte enfin à madame Durut, qui décide que chacun des sept tenants donnera cent écus et que le prince doublera la somme totale : “ Laissez-moi faire, dit-elle, et ne songez plus qu’à vous divertir. Défendez-moi d’aller jamais me faire foutre, si je ne vous fais pas joliment passer votre temps. Bonsoir. „ Alors elle les met gaiement à la porte et s’enferme dans son intérieur.