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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/131

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La chance du destin doit nous être commune !…
Oui, je l’ai résolu, qu’on cède à mon désir :
Dût cette fois encor le destin me trahir,
Je veux faire éprouver mon amour à la France ;
Puisqu’elle a ri long-temps de mon indifférence,
Je veux…


TRUFFALDIN.

Le calembourg est assez amusant :
Nous avons, je le vois, un consul très-plaisant ;
C’est bien heureux pour lui… Mais, moi, je ne puis rire
Lorsque son imprudence aussi loin nous attire ;
À ses autres projets j’ai pu donner les mains,
Mais il est une borne au pouvoir des humains,
Une borne, imposée au plus bouillant courage :
Croyez-moi, la prudence est la vertu du sage ;
S’il faut, pour vous prouver mon respect, mon amour,
Voter vos autres lois, crier l’ordre du jour,
Aux discours ennemis prodiguer le murmure,
Hurler, selon les temps : À l’ordre ! La clôture !
Ou même, chaque année, appuyer avec vous
Ce monstrueux budget, où nous pâturons tous…
Je suis là ! Vous savez que mon cœur sans scrupule
Affronte le mépris comme le ridicule ;
Mais, de quelque couleur qu’on puisse le parer,