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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/26

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III.

Un régime nouveau, favorable à la France,
À ses fils désolés ramena l’espérance,
Sans ramener la liberté :
Cependant d’un tyran la tête abominable
Teignit aussi de sang l’échafaud redoutable,
Que ses proscriptions avaient alimenté !

À peine revenu de ces horreurs profondes,
Le vaisseau de l’état voguait au gré des ondes,
Et, privé de pilote, abaissant son orgueil,
Flottait de gouffre en gouffre et d’écueil en écueil.
Un grand homme paraît : il commande à l’orage,
Des passagers surpris ranime le courage,
Et tous ceux qu’il arrache aux destins irrités,
Pour prix de leur salut, cèdent leurs libertés.

Brisant ces libertés, qui n’étaient plus qu’un rêve,
Sur le sceptre conquis il dépose son glaive ;
La France à lui s’enchaîne, et grandit sous sa loi ;