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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/28

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IV.

La voyez-vous sans cesse, animant leurs cohortes,
Avec ses ailes d’or, sur leurs pas s’élancer,
Des cités leur ouvrir les portes,
Et, comme la terreur, souvent les devancer ;
À leurs regards charmés, oh ! qu’elle est douce et belle !
Elle a des prix pour leurs exploits ;
La flamme en ses yeux étincelle,
Et ses yeux dévorent les rois !

Napoléon, dont le courage
Sut la fixer à ses drapeaux,
Victorieux sur un rivage,
Vole à des rivages nouveaux ;
Image du dieu de la guerre,
Sa force et son ardeur grandissent sous les yeux ;
Il marche, et tout s’enfuit : son pied frappe la terre
Qui vomit des guerriers sous ses pas belliqueux ;
C’est son œil qui lance la foudre,
Son bras qui fait briller l’acier,
Et son aigle arrache à la poudre
Le rameau sanglant du laurier !